samedi 6 juillet 2013

Petits voyoux


La plupart d'entre vous savent que j'ai fait quelques graffitis dans ma jeunesse. Certains savent aussi que j'ai pris beaucoup de photos à cette époque. Mais j'ai réalisé récemment que je ne parle jamais de ce que je fais aujourd'hui de ces archives. En fait, avec l'aide mon ami Weny on les scanne et on les diffuse à travers de nombreuses publications sur le sujet.
C'est une passion que j'ai gardée et qui, malgré mes 40 ans, continue à bien vivre.
À 19 ans en 1992

Je sais que c'est un mode de peinture assez radical et même si le Street Art a permis de voir le graffiti différemment, il ne faut pas nier ses origines. Le graffiti vient d'abord d'un acte illégal. C'est un sujet compliqué, qui pourrait amener à des heures de débats. Je suis prêt à répondre à pas mal de questions d'ailleurs, pour ceux que ça intéresse. Mais pour l'instant j'aimerais vous montrer un peu le point de vue que je partage à travers un parcours en image. Ce ne sera pas obligatoirement parmi les plus beaux graffiti, mais parmi des photos qui représentent une époque, qui représentent un témoignage.
En 1991, Weny fut le premier à laisser sa marque en impressionnant une journaliste du Nouvel Observateur avec son album photo et ses belles Adidas rouges.  
 Dès 1993 nos photos faisaient la une des fanzines et des magasines :


Au tournant des années 2001, nous sommes rentrés dans des livres, voilà un petit échantillon de styles variés :
Azyle, ligne 7, 1991
 dans Kapital - un an de graffiti à Paris, publié en 2001
Rue de New-York, 1990
 dans Cope2 - True Legend, publié en 2003
Nasty, Paris, 1991
Darko, Paris, 1990
dans Darko - Code Art, publié en 2004
Puis depuis 2011, je commence aussi à faire des entrevues dont la plus importante à été faite pour un livre incontournable sur l'histoire du graffiti dans le métro parisien : Descente Interdite
C'est une bible de 400 pages, pour laquelle nous avons fournis quelques photos. 
Et j'y ai fait ma première entrevue :)
Actuellement, ce sur quoi je suis le plus sollicité, c'est sur la partie vandale de l'époque, car le numérique n'existait pas et personne ne s'y intéressait en terme de photographie. C'est touchant pour moi de pouvoir en parler, car c'est une époque qui a toute ma considération. En effet, avec les premiers taggeurs, tout le monde a compris qu’il pouvait marquer l’espace collectif à sa manière. Depuis que le tag est apparu, la ville n’est plus la même, la vision que les personnes ont de leur ville n’est plus la même, la vision que les personnes ont d’eux même dans leur ville n’est plus la même. Et je n'aborde pas l'impact sur le monde de l'art aujourd'hui.  
 
Verbatims pour le livre Tag, publié en 2013
Tout ça pour dire que c'est une passion encore active et assez productive, de plus en plus même puisque cette année nous avons été sollicités pour trois nouveaux livres, qui devraient sortir fin 2013 ou début 2014. Et pour les plus sceptiques, je vous laisse avec une vidéo sur un des taggeurs les plus radicaux, mais dont le travail se rapproche des plus grands peintres contemporains. Ça vaut le coup de l'écouter, 4mn c'est rapide, et il parle très bien de son travail dès la minute 2 ;)

Azyle, BAK ( Graffiti ) par DaDDy_sHug_1972